Un SDF m’a montré ce qu’il écrivait :

   Quand un enfant naît, il pleure,
   car il entre dans ce monde de malheurs.

Tous les enfants pleurent à la naissance, car c’est un fameux changement que de quitter le ventre protecteur et chaud de sa mère pour venir au vaste monde. Ensuite, il faut admettre que la vie n’est pas toujours rose, et pour certains, elle est même carrément sombre… même s’il y a toujours moyen de se dire que la vie est belle malgré tout et qu’elle est un grand cadeau.

Il est probable que Jésus aussi a pleuré quand il est né, puisqu’il est vraiment entré dans notre humanité. Les disciples rapportent qu’il a pleuré également à la mort de son ami Lazare (avant de le ramener à la vie) et sur Jérusalem, quand ses habitants se sont montrés fermés à sa parole.

Oui, Jésus est entré dans notre “vallée de larmes” et a connu nos malheurs. Mais c’est pour nous y apporter la Présence de Dieu ! Il n’y a plus aucune situation où on puisse penser qu’on est abandonné de Dieu. En s’incarnant, le Fils nous prouve que Dieu est Emmanuel, Dieu-avec-nous, Dieu toujours à nos côtés, surtout quand nous sommes en proie aux difficultés et aux souffrances.

Et non seulement il est là, mais il nous soutient, il nous communique son Esprit de Vie, de Paix et d’Amour. Mieux : il se donne à nous ! Les Pères de l’Église (les théologiens des premiers siècles) disaient : “Dieu se fait homme pour que l’homme soit fait Dieu”. Pas “Dieu à la place de Dieu”, bien sûr : le Fils a pris notre humanité pour nous faire participer à sa divinité, pour faire de nous les enfants du Père par le don de l’Esprit. C’est ce que les Pères appelaient “l’admirable échange” réalisé par Jésus entre Dieu et les hommes.

Alors, depuis 2000 ans, il y a encore des malheurs, mais Jésus nous soutient pour y faire face. Là où le mal abonde, la grâce peut surabonder, si nous l’accueillons ! Souvent, d’ailleurs, elle est première… Au long des siècles, des chrétiens ont œuvré pour aider les pauvres, apaiser les conflits, éduquer les enfants, soigner les malades. A nous aujourd’hui de prendre le relais : nous ne baisserons pas les bras, car notre espérance est en Dieu, qui a vaincu le Mal !

Seigneur Dieu, notre Père, tu as merveilleusement créé l’être humain dans sa dignité, et tu l’as rétabli plus merveilleusement encore : accorde-nous d’être unis à la divinité de ton Fils qui a voulu prendre notre humanité ! (prière d’ouverture de la messe du jour de Noël)

Père Nicolas