C’est la question que se posaient déjà ceux qui l’ont croisé il y a 2000 ans : qui est cet homme qui a guéri un aveugle de naissance ? Qui a purifié des lépreux ? Qui a ramené à la vie la fille de Jaïre ? Pour qui se prend-il, lui qui n’hésite pas à clouer le bec aux plus savants docteurs juifs : pense-t-il être l’égal du grand Moïse ? Peut-être est-il un prophète, mais comment ose-t-il pardonner les péchés, alors que Dieu seul peut faire cela ?
Beaucoup à l’époque ont vu en Jésus un envoyé de Dieu. Serait-il même le Messie attendu, le descendant du roi David qui va libérer le pays de l’occupation romaine ? Jésus ne revendique pas ce titre car il sait qu’il est très connoté politiquement ; il ne l’acceptera qu’au moment de sa passion, quand il deviendra évident qu’il n’est pas venu prendre le pouvoir.
Il préfère se désigner comme le “Fils de l’homme” : formule singulière, qui se réfère probablement à une vision du prophète Daniel, où il est question d’un “fils d’homme” siégeant à la droite de Dieu pour juger le monde à la fin des temps. Jésus laisserait ainsi comprendre son origine divine, son lien étroit avec Dieu qu’il appelle d’ailleurs “Abba” c’est-à-dire “Papa”. Son intimité avec Dieu est si visible que les disciples lui demandent de leur apprendre à prier, eux qui pratiquaient pourtant dans les synagogues et le Temple de Jérusalem !
Ce qui frappe aussi ses contemporains, c’est sa façon de s’adresser à tous et de rassembler les gens. Il va en priorité vers ceux que la société méprisait ou que la Loi juive condamnait, pour leur annoncer la miséricorde de Dieu et les inviter à la conversion. Parmi ses disciples, on trouve des lettrés et des gens simples, des riches et des pauvres, des hommes et des femmes : c’est du jamais-vu ! C’est un avant-goût du Royaume de Dieu…
Sa liberté, la nouveauté de son message et la force de sa parole suscitent un tel enthousiasme que les autorités préfèrent le mettre à mort. Jésus ne fait rien pour y échapper, il met ainsi en pratique ce qu’il avait affirmé : “il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.” C’était le 30 avril de l’an 30 à Jérusalem.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là ! Ses disciples, abattus et craintifs, se mettent pourtant quelques jours plus tard à annoncer au péril de leur vie que Jésus est vivant, que Dieu l’a ressuscité : ils l’ont vu, ils l’ont touché, ils ont parlé et mangé avec lui ! Et il leur a donné son Esprit pour qu’ils annoncent sa Bonne Nouvelle et poursuivent sa mission.
Voilà, c’est à partir de là que les chrétiens ont compris que Jésus est vraiment le Fils de Dieu… et aussi qu’ils se sont posés plein de nouvelles questions : peut-on dire que cet homme est un demi-dieu ? Ou qu’en lui l’humanité et la divinité se mélangent ? Ou que la divinité pilote son humanité ? A-t-il vraiment souffert sur la croix, savait-il tout à l’avance ? Les conciles successifs ont répété que Jésus est vrai homme et vrai Dieu, et essayé d’en déduire les réponses.
C’est ce que nous verrons lors de la conférence du 17 octobre et ensuite avec l’aide des fiches préparées par le diocèse !
Père Nicolas