A l’approche de Noël, j’entends les medias et les publicistes évoquer sans cesse “l’esprit de Noël” : très bien, mais qu’entend-on par là ? J’invite chacun à y réfléchir un instant…
Pour ma part, je vois trois aspects :

1) Je commence par la prière, qui n’apparaît pas dans le grand public ! Noël est évidemment pour moi la fête de la naissance de Jésus, la célébration de ce grand mystère de Dieu qui se fait homme. Et pour entrer dans ce mystère d’amour et bénéficier de cette venue transformante, la prière est essentielle. Par rapport au reste de l’année, ma prière en ce temps prend une nuance de douceur et de lumière dans la nuit. Installer la crèche est un acte important.

2) Ensuite, un recentrage sur la famille. Noël est le moment où la famille se rassemble. Autant qu’il est possible, en jonglant entre les belles-familles, les éloignements géographiques et les contraintes professionnelles, mais quand même, il y a un effort en ce sens. Et on essaie de passer ensemble un moment de qualité. Un bon repas peut y aider, l’échange de cadeaux aussi ! D’ailleurs la recherche du cadeau qui fera plaisir est déjà intéressante, puisqu’elle oblige à se demander ce qu’apprécie la personne.
Attention à résister à la surenchère ; j’ai appris que certaines familles, au lieu que chacun offre un cadeau à tous, tirent au sort pour que chacun se concentre sur une seule personne à qui faire un cadeau, je trouve ça astucieux…

3) Enfin, Noël pousse à la solidarité, c’est l’occasion d’ouvrir les yeux sur ceux qui sont seuls, les SDF, les victimes de la misère ou de la guerre. Des gestes de fraternité peuvent être posés, comme d’inviter la voisine qui est seule, de donner des jouets ou de préparer des boîtes solidaires pour les migrants. On peut aussi faire un don aux associations caritatives, ou même leur proposer un coup de main ponctuel.

A ce sujet, je voudrais vous parler d’Olivier et Jorge. Vous les avez peut-être croisés, ils campent sous le préau de l’Espace-Partage-Saint-Michel depuis plus d’un an. Je suis sidéré : ils sont en règle, perçoivent le RSA, ont un dossier DALO validé depuis 2018, sont suivis par un curateur, les services sociaux et le Secours catholique… et ils sont laissés à la rue pour un 2e hiver !
On m’a dit que de les laisser sous notre préau donnait une mauvaise image de la paroisse. Est-ce que ça ne donne pas plutôt une mauvaise image de la France ? Je ne demande pas mieux que de les voir partir, mais eux aussi ! Le problème est le manque de logements sociaux et surtout très sociaux (il y a 3 catégories de logements sociaux). Et pourquoi ? Parce qu’un maire qui en construit est sûr de se mettre ses électeurs à dos…
Le parallèle est simpliste mais je l’ose : Joseph et Marie ont été laissés dehors ; faisons-nous ce qui est en notre pouvoir pour que cela ne soit plus possible aujourd’hui ?

Père Nicolas