Bonjour !
Les guirlandes et les sapins sont installés dans nos rues, la publicité se déchaîne pour nous pousser à acheter : pas de doute, Noël approche… Mais soyons clairs : pour des chrétiens, ça n’est pas la fête principale ! Non, c’est Pâques (ou disons le temps pascal, jusqu’à la Pentecôte) qui l’emporte, puisque c’est la célébration de la victoire de Jésus sur la mort et du don de son Esprit Saint aux croyants, donc l’accomplissement de la mission du Fils. C’est pourquoi saint Marc – le premier à mettre un évangile par écrit – n’a pas pris la peine de raconter l’enfance de Jésus, mais il commence directement par la prédication de Jean-Baptiste et le baptême de Jésus.
Les premiers chrétiens étaient tendus vers la Parousie, l’établissement glorieux du Royaume de Dieu par le Christ, mais ils ont aussi eu l’envie de remonter dans le temps pour en savoir plus sur Jésus et pour célébrer les autres étapes du salut. Noël et l’Épiphanie sont alors apparues dans le calendrier liturgique, au IVe s. Avec un temps de préparation, l’Avent, sur le modèle du Carême préparant Pâques, avec une dimension pénitentielle (pas de Gloria) mais moins marquée (l’Alléluia est conservé). Pareillement, cette dimension est adoucie un dimanche, le 3e (contre le 4e du Carême), celui de Gaudete (“Soyez dans la joie”).
Durant l’Avent, les 1e lectures nous rappellent les prophéties relatives au Messie (surtout celles d’Isaïe) et les 2e nous disent que Jésus les a accomplies. Quant aux évangiles, ils développent les deux aspects de l’Avènement de Jésus : il est déjà venu (Noël) et il viendra en gloire (la Parousie). Sachant qu’entre ces deux moments, le Christ n’est pas absent : “Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde !”.
  • Le 1er dimanche, dans la ligne de la fête du Christ Roi de l’univers qui le précède, nous tourne encore vers l’Avènement final, pour nous faire prendre conscience que la fête de Noël n’est pas qu’un souvenir du passé, mais plutôt le moment de réveiller notre désir de Dieu qui n’a pas fini de venir, notre attente active de la pleine communion avec Lui.
  • Les 2e et 3e dimanches font comme une transition en nous redisant la prédication du Baptiste : il nous réveille encore et pourtant il n’est que le Précurseur, qui nous prépare à accueillir le Verbe de Dieu fait chair.
  • Le 4e dimanche est inséré dans une Semaine préparatoire (toujours comme au Carême) : à partir du 17 décembre, en effet, le rythme s’accélère. Le Sanctus est introduit par la 2e préface de l’Avent, qui ne fait plus mention que du premier Avènement. Jour après jour, la liturgie nous remet sous les yeux les évangiles de l’enfance. Le 4e dimanche fait ainsi résonner l’annonce à Joseph (année A) ou à Marie (année B, cette année) ou la Visitation (année C). Et les antiennes du Magnificat, aux vêpres, appellent le Christ à venir, en lui donnant chaque soir un titre différent, issu de l’Ancien Testament : “Ô Sagesse / ô Chef / ô Rameau de Jessé / ô Clé de David / ô Soleil levant / ô Roi de l’univers / ô Emmanuel, viens, Seigneur, viens nous sauver !”. Ces titres (en latin) pris à l’envers forment d’ailleurs l’anagramme ERO CRAS, c’est-à-dire “Je serai (là) demain”.
Comme dit l’Apocalypse pour conclure la Bible : “Amen ! Viens, Seigneur Jésus !”
Père Nicolas