EditorialSaint Sacrement

Ce dimanche 19 juin, c’est la Fête-Dieu, nous fêtons le Saint Sacrement ; nous entrons aussi dans la période des Premières Communions des enfants ; c’est l’occasion de s’arrêter un instant sur ce mystère de la messe.

Selon la foi catholique, l’Eucharistie est l’actualisation de la Cène : nous participons vraiment au dernier repas de Jésus, c’est bien lui -à travers le prêtre- qui nous dit : « Prenez et mangez, ceci est mon Corps ». Jésus continue à nous donner sa vie et son amour, la Vie divine et l’Amour divin.

Puisqu’il est ressuscité, par la puissance de l’Esprit Saint, ce n’est pas un simple souvenir, son sacrifice nous détache du péché et nous rapproche de Dieu. Il est l’Agneau pascal véritable, celui qui enlève les péchés du monde et nous fait entrer dans la Terre promise qu’est le Paradis : « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ! »

La messe est donc un rendez-vous essentiel avec Dieu, elle n’a pas d’équivalent pour nourrir notre vie spirituelle. Elle s’enracine évidemment dans le baptême (et la confirmation) et est reliée à la prière personnelle. Mais elle est « la source et le sommet de la vie chrétienne », selon la formule du concile Vatican II, le lieu de la Rencontre hebdomadaire (au moins !) avec le Seigneur, qui a l’audace de se faire Nourriture.

L’Eucharistie ne produit pas simplement des effets dans l’âme du croyant. En son temps, le père Teilhard de Chardin avait écrit « La messe sur le monde », où il chantait la dimension universelle (et même cosmique) de chaque messe ! A chaque fois, en effet, c’est la vie de Jésus « pour vous et pour la multitude » qui entre un peu plus dans notre monde. Le pain et le vin qui sont consacrés rappellent les aliments que Jésus a pris lors de la Cène, et aussi le pain et le vin du repas de la Pâque juive avant de sortir d’Égypte, mais ils représentent encore «le fruit de la terre et du travail des hommes » : la messe est l’occasion de rendre grâce à Dieu pour la Création et de Lui demander de bénir l’agriculteur, le meunier, le boulanger, le vigneron, et en fin de compte tous les travailleurs. Elle rapproche notre monde et le Royaume de Dieu.

En fait, il y a une dimension intermédiaire entre le croyant et l’univers: l’Église, bien sûr ! Le père de Lubac disait : « L’Église fait l’Eucharistie mais l’Eucharistie fait l’Eglise ». La messe rassemble les chrétiens, la communion au Corps eucharistique construit le Corps ecclésial. L’Esprit donne à chacun ce dont il a besoin mais il fait aussi de ceux qui prient ensemble des frères et sœurs. Pour arriver à la Création nouvelle, commençons par accueillir et soigner la Fraternité nouvelle : que l’Église soit les prémisses de l’humanité réconciliée, autour du Christ !

Alors, à la messe, même si le prêtre vous ennuie, si l’animateur de chant déraille ou si des enfants s’agitent près de vous, ne vous énervez pas, priez pour eux et restez attachés à Jésus qui est là, pour que son Amour rayonne !

Père Nicolas