Du 22 au 24 septembre a eu lieu à Assise la rencontre de 1000 jeunes économistes et entrepreneurs du monde entier, pour réfléchir à l’économie plus humaine et plus durable appelée de ses vœux par le pape : c’était « L’économie de François » (du nom de saint François d’Assise!). Ces jeunes se sont engagés à mettre en œuvre cette nouvelle économie et ont exposé ce qu’ils faisaient déjà en ce sens. Et le pape les a évidemment félicités et encouragés !

Le pape François a parfois été traité de communiste, pour ses propos virulents contre le capitalisme d’aujourd’hui. Ainsi, quand il dit que « nous ne pouvons plus avoir confiance dans les force aveugles et dans la main invisible du marché » (La joie de l’Evangile). Mais il n’attaque pas le capitalisme en tant que tel, seulement ses dérives libérales. On constate en effet que le marché produit des inégalités. Sans compter qu’il a des angles morts : il n’aborde jamais la question de l’environnement naturel, comme s’il partait du principe que les ressources étaient illimitées…

Jean-Paul II -qu’on ne peut pas taxer de communiste !- écrivait en 1991 (dans Centesimus annus) : Peut-on dire, après l’échec du communisme, que le capitalisme est le système social qui l’emporte et que c’est ce modèle qu’il faut proposer aux pays du Tiers-Monde qui cherchent la voie du vrai progrès de leur économie et de leur société civile ?

La réponse est évidemment complexe. Si sous le nom de « capitalisme » on désigne un système économique qui reconnaît le rôle fondamental et positif de l’entreprise, du marché, de la propriété privée et de la responsabilité qu’elle implique dans les moyens de production, de la libre créativité humaine dans le secteur économique, la réponse est sûrement positive. Mais si par « capitalisme » on entend un système où la liberté dans le domaine économique n’est pas encadrée par un contexte juridique ferme qui la met au service de la liberté humaine intégrale et la considère comme une dimension particulière de cette dernière, dont l’axe est d’ordre éthique et religieux, alors la réponse est nettement négative.

Bravo aux jeunes et à tous ceux qui s’engagent pour une économie humaine et durable, ce sont des prophètes ! Comme ils l’ont affirmé à Assise, ce n’est pas une utopie, c’est déjà en marche. Avec eux, ne cherchons pas à simplement « verdir » notre mode de vie mais convertissons-le vraiment. Et pour cela, précise le Pape, reconstituons notre capital spirituel !

Père Nicolas