Chers frères et sœurs en Christ, comme j’aimerais vous crier la dignité qui est la nôtre d’être enfants de Dieu par le saint baptême que nous avons reçu ! Car oui, enfants de Dieu nous le sommes, dans le Fils unique, grâce à l’onction de l’Esprit Saint que nous avons reçu, « cet Esprit qui crie « Abba », c’est-à-dire Père » ! (Ga, 3, 6).
Par le catéchisme qui nous a été transmis, nous savons que le saint baptême nous délivre du péché et nous introduit dans la vie de grâce, la vie surnaturelle, et nous rend participants à la vie trinitaire, pas moins que cela ! Voilà ce à quoi Dieu nous appelle : à l’union intérieure avec Lui et cela « nous est bien plus utile et plus avantageux à l’Église et pour les âmes que toute notre activité » (Dom Marmion). Oh, la grâce de nous unir à Dieu, de prier, de pouvoir nous entretenir avec notre Créateur et notre Rédempteur, mais existe-t-il une plus digne activité que celle-ci sur la terre ?
Mais ne soyons pas dupes… comme le peuple hébreu pour qui il n’a fallu qu’une seule nuit pour sortir d’Égypte, mais à qui il a fallu 40 ans pour s’enlever l’Égypte de la tête, pour nous de même, il n’a fallu que quelques secondes pour recevoir l’eau sanctifiante du baptême sur notre tête et nous revêtir de l’homme nouveau, mais il va nous falloir toute une vie pour ensevelir l’homme ancien qui n’a de cesse de vouloir resurgir en nous. C’est là que la place de la prière va avoir toute son importance pour, non seulement agir comme paratonnerre face aux diverses adversités et tentations du monde qui cherchent à nous détourner de Dieu, mais surtout pour nous plonger toujours plus intensément dans la vie de grâce qui est désormais notre vocation, celle qui nous met en communion avec le Père et le Fils dans cette grande Étreinte d’amour qu’est l’Esprit Saint. Alors oui, nous faisons tous l’expérience que la prière est un combat que nous avons à mener en nous-même ; et il est ô combien vrai que si le Royaume de Dieu nous est certes donné par grâce, il nous faut faire l’effort de nous en emparer dans l’espace de notre liberté par un grand acte d’amour et de volonté, avec le secours de la grâce sanctifiante.
Dans ce difficile exercice de la prière, nous ne sommes pas seuls. Bien sûr, en premier lieu, l’Esprit Saint agit du plus profond de nos cœurs et nous porte vers cette activité divine… mais nous avons également le support de l’Écriture sainte à travers laquelle Dieu nous parle, les sacrements qui purifient et fortifient, et nous avons aussi plus de 2000 ans d’histoire sainte avec tant de saints et de saintes qui nous ont précédés et transmis différentes formes de prières : lectio divina, partage fraternel de la Parole de Dieu, prière d’oraison, louange, adoration, chapelet… il ne s’agit pas tant de choisir que de goûter à la grâce de chacune pour nous aider à répondre au commandement de Jésus de « prier en tout temps » (Lc 21, 36).
Notre paroisse a plusieurs propositions à notre disposition : prière des mères, prière des hommes adorateurs, école de prière (au sein du groupe du Buisson ardent ) mais aussi plus spécifiquement, 4 temps seront proposés pendant l’Avent pour nous aider à creuser l’attente du Sauveur dans une veille priante.
Alors, en ce début d’année pastorale où nous nous engageons dans les diverses missions qui nous sont confiées, que la prière soit notre véritable priorité, afin que chacune de nos actions ne soit qu’un « trop-plein » de notre union à Dieu, alors nous pourrons être sûrs qu’elles plairont véritablement à notre Seigneur.
Élodie Soulard, ocv