« Puisqu’il n’était point venu pour nous dire des fariboles,
Puisque toujours il nous a parlé directement et pleinement
Au pied de la lettre,
Au ras du mur,
Toujours aussi en réponse nous aussi nous devons l’écouter et l’entendre au pied de la lettre,
Directement et pleinement au pied du mur. »
(C. Péguy, Le Porche du mystère de la deuxième vertu)
« Le Fils de l’Homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » Question de notre Seigneur qui peut être entendue avec une note d’angoisse, voire d’exaspération de la part de Jésus. Mais elle peut être aussi entendue comme un défi qu’Il nous lance, peut-être même avec une lueur dans le regard…
Qu’est- ce qu’avoir la foi ? « Si vous aviez la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous aurait obéi. » Exagération ? Image littéraire ? Non. De nos jours encore, des chrétiens font des miracles au nom de Jésus. Ils disent à une maladie incurable : « Sors du corps de cet homme ! », et la personne est guérie. Est-ce plus facile que d’ordonner à un arbre de se déraciner ?
D’aucuns penseront peut-être : « Certes, mais ça, c’est seulement pour quelques saints, des élus, bénéficiant de grâces exceptionnelles… » Cependant le Christ nous affirme autre chose : « Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils expulseront les démons, ils parleront en langues nouvelles […], ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien. » (Mc 16, 17-18). Pour agir comme Lui, il ne s’agit donc pas d’être parvenu au dernier stade de la vie mystique, simplement d’être croyant . Les premiers chrétiens le savaient bien, eux dont la communauté grandissait au gré des martyres, mais aussi des prodiges réalisés par le Saint Esprit devant leurs yeux émerveillés.
Alors, comment avoir, comment recevoir cette foi qui ne se paye pas de vains mots mais soulève les montagnes ? En la demandant. En demandant comme Élisée qui a demandé une « double portion » de l’esprit d’Élie (2 R 2, 9) ; en demandant l’Esprit saint , comme notre Maître nous a invités à le faire : « Demandez, on vous donnera […]. Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! » (Lc 11, 9-13) ; en demandant en Église, comme les apôtres au Cénacle.
Aussi notre Mère l’Église ne ménage-t-elle pas ses efforts pour que nous puissions recevoir l’Esprit en surabondance, nous familiariser avec Sa folie et ne plus craindre d’être emportés par ce grand vent. Le diocèse de Paris, par exemple, a lancé il y a deux ans L’École Française de Vie dans l’Esprit , qui peut se suivre en visioconférence si l’on monte une petite fraternité locale. Mais il existe encore bien d’autres propositions (comme Encounter School of Ministry ) ; et, pas plus loin que dans notre paroisse, un parcours d’effusion de l’Esprit sera lancé à l’approche de la Pentecôte !
Louise-Hélène Martin-Belle
Paroissienne