Bonjour !

A la Toussaint, nous nous réjouissons pour toutes ces personnes qui sont entrées dans la Gloire de Dieu et nous leur demandons leur aide pour grandir nous-mêmes en sainteté (mais oui !). Et le lendemain, 2 novembre, nous prions pour les défunts « ordinaires »: c’est très bien, mais pourquoi ? Le jugement n’a-t-il pas eu lieu à l’instant de la mort ? Qu’est-ce que notre prière peut encore leur apporter ?

Effectivement, les jeux sont faits : en fonction de l’amour qu’il a manifesté durant sa vie, en particulier envers ceux qui ont faim, sont malades ou étrangers (cf Mt 25,35), celui qui meurt entre dans « la joie du Maître » ou au contraire va « là où il y a des pleurs et des grincements de dents ». Jésus est très clair sur l’existence d’un Jugement… Même s’il faut rappeler aussitôt qu’il ajoute une précision essentielle : la Miséricorde divine est telle qu’il suffit de se convertir au dernier moment pour que tout soit pardonné !! Le bon larron, parce qu’il a sincèrement regretté ses fautes et mis sa foi en Jésus, entre in extremis au Paradis.

On peut alors espérer que personne n’ait eu le cœur assez endurci pour rester fermé à Dieu et son Esprit jusqu’au bout. En tout cas, il ne semble pas possible que les « tièdes », ceux qui ne sont pas complètement dans le péché, se retrouvent en Enfer. Puisqu’ils ne sont pas complètement dans l’Amour de Dieu, ils ne peuvent pas non plus entrer directement au Paradis. Et voilà comment est né l’idée du Purgatoire : ils sont bien destinés à entrer au Paradis mais ont besoin d’une purification intérieure, d’un temps pour regretter le mal commis et le bien omis ! On n’entre pas dans la Lumière de Dieu directement en sortant de la pénombre, il faut accoutumer ses yeux.

C’est là que la prière des vivants joue un rôle : mystérieusement, nous pouvons aider ces « âmes du purgatoire » par notre prière. De même que nous pouvons aider notre prochain sur terre par notre prière ! C’est la même idée de puissance spirituelle de la prière. Notre sanctification vient de notre communion à Jésus, de notre ouverture à son Esprit, et elle avance par notre prière et notre volonté de vivre selon l’Évangile, mais aussi par le soutien des autres, y compris celui de leur prière. C’est la « communion des saints », une solidarité spirituelle.

C’est bien aussi ce qui se passe à la messe, ou plutôt : la messe est le lieu par excellence de cette solidarité ! En effet, nous y prions systématiquement pour les vivants et les morts, et cette prière s’unit à celle de Jésus qui s’offre à son Père pour notre Salut, donc il n’y a pas mieux… D’où aussi la pratique des intentions de messe, pour confier plus spécifiquement quelqu’un à Dieu.

« Dieu de miséricorde infinie, nous te recommandons encore N, pour qui nous t’avons offert le sacrifice de louange : par la force de ce sacrement, purifie-le de tout péché et donne-lui, dans ta bonté, la joie de la Lumière sans fin, par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen. » (messe anniversaire d’un défunt)

Père Nicolas