Nous venons, ce 29 juin, de fêter Pierre et Paul, l’apôtre des Juifs et celui des païens, « celui qui fut le premier à confesser la foi et celui qui l’a mise en lumière » (préface du jour). Ce sont deux belles figures de l’Église primitive et il est intéressant que l’Église les fête ensemble : en cette période de réflexion sur la synodalité, cela nous rappelle que nul ne peut travailler seul dans l’Église !
Nous discutions l’autre jour avec des catéchistes sur les apôtres : en effet, on peut constater dans les Actes et les lettres de saint Paul qu’il n’y a pas que les Douze qui sont appelés « apôtres » ; il y a Paul, bien entendu, mais aussi d’autres, moins connus, comme Barnabé, Andronicos et Junias (Rm 16,7). Luc raconte que Jésus envoie (apostellô) 72 disciples en mission (Lc 10,1). Il y a donc un sens large au titre d’apôtre, c’est pourquoi on peut dire que toute l’Église est apostolique, comme nous le professons dans le Credo. Ce qui signifie d’une part qu’elle reste fidèle à l’enseignement des Douze, les Apôtres par excellence, qui ont été les témoins privilégiés de la vie, de la passion et de la résurrection du Christ ; et d’autre part, que tous les baptisés sont des disciples-missionnaires, comme aime à le dire le Pape François.
En réalité, il y a une 3e composante de l’apostolicité de l’Église : les Douze avaient aussi une autorité au sein de l’Église primitive, on les voit par exemple envoyer Pierre et Jean à Samarie pour vérifier l’évangélisation faite par Philippe (Ac 8,14) ; et ils l’ont transmise au collège des évêques, qui la délègue aux prêtres. Mais c’est là où la démarche synodale est importante, puisqu’elle rappelle le point précédent, à savoir que ce rôle des clercs est à combiner avec celui des disciples-missionnaires : il y a co-responsabilité…
Je précise (au cas où) que les femmes sont aussi concernées que les hommes ! Même Paul, que l’on qualifie (trop) facilement de misogyne, a travaillé avec des femmes : cf sa longue liste de salutations en Rm 16 !
La question est maintenant de savoir comment travailler ensemble, évêques, prêtres, diacres, laïcs. Je ne pense pas qu’ordonner prêtres des femmes soit la bonne réponse ; on devrait certes donner une place plus visible dans la messe aux laïcs en responsabilité (EAP, préparation au baptême, etc) ; mais il s’agit plutôt à mon sens de réfléchir à des lieux de dialogue. Sachant que c’est l’Esprit qu’il faut d’abord écouter !
Bonne méditation… et bon repos cet été à tous !
Père Nicolas