Bonjour !
Pendant que nous nous préparons à Pâques en jeûnant, en priant et en partageant, les musulmans font le Ramadan en jeûnant, en priant et en partageant… L’invitation à partager est similaire ! Par contre, ce n’est pas la même façon de jeûner : les musulmans ne mangent rien avant la nuit puis partagent un repas festif, alors que nous attendons Pâques pour lever le jeûne, qui consiste à s’abstenir seulement de certaines choses (pas seulement alimentaires). Il y a chez les chrétiens une forme de liberté, chacun pouvant se fixer ses règles de jeûne.
Ce n’est pas non plus la même façon de prier, puisque nous prions le Père par Jésus dans l’Esprit Saint. C’est bien la grande différence entre ces deux religions : notre démarche de pénitence vise à mieux recevoir le pardon et la grâce de Dieu, accordés par la mort et la résurrection de Jésus !

Cela n’empêche pas de regarder avec bienveillance les musulmans pratiquants le Ramadan. Leur zèle peut même nous stimuler… Nous ne sommes pas dans une logique de compétition, nous pouvons plutôt unir nos efforts pour que notre société et notre monde prennent conscience de leur orgueil et de leur violence et s’en convertissent ! Le concile Vatican II commence sa Déclaration sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes en rappelant que l’Église a « la tâche de promouvoir l’unité et la charité entre les hommes ». Ça relève de l’amour du prochain ! C’est pourquoi il convient d’oublier les dissensions qui ont eu lieu au cours des siècles et de chercher « à protéger et promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté ».
Le concile va même plus loin : non seulement les chrétiens doivent œuvrer à la paix avec les autres croyants, mais ils doivent regarder les autres religions avec respect. En elles, en effet, peuvent se trouver comme des germes pour l’Évangile, puisque l’Esprit souffle où il veut. Je cite : « L’Église catholique considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu’elles diffèrent sous bien des rapports de ce qu’elle-même tient et propose, cependant reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes. Toutefois, elle annonce, et elle est tenue d’annoncer sans cesse, le Christ qui est « la voie, la vérité et la vie » (Jn 14, 6), dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s’est réconcilié toutes choses. » Il y a du vrai et du saint dans ces religions, mais l’Église annonce Jésus qui est la Vérité et le Saint de Dieu, l’unique Sauveur.
Père Nicolas