Bonjour !
Le 3e document du concile Vatican II dont je voudrais vous parler est celui sur la liturgie, intitulé Sacrosanctum concilium. Ah, la réforme liturgique de Vatican II ! Tout le monde en a entendu parler : les querelles sur le latin et tout ça… Sauf que cette Constitution est la première a avoir été votée, dès 1963, et par 97 % des pères conciliaires ; donc en réalité, elle n’a pas vraiment rencontré d’opposition. C’est après coup que Mgr Lefebvre (qui l’a votée) en fera le signe d’une Église qui a vendu son âme à la modernité…

La réforme voulue par Vatican II s’inscrit en effet dans un courant remontant à la fin du XIXe siècle, qui redécouvre les prières anciennes, réforme le chant grégorien, remet la Bible à l’honneur, édite des « missels expliqués » pour les laïcs… Le Pape Pie XII, en 1947, encourage ce mouvement, tout en l’encadrant. C’est lui aussi, en 1951, qui remet la célébration de la Vigile pascale dans la nuit du Samedi saint, alors que ça faisait plusieurs siècles qu’elle avait lieu le matin, pour que la symbolique de la lumière de la résurrection perçant les ténèbres de la mort prenne toute sa portée.
C’est pourquoi Vatican II demande au prêtre de célébrer à voix haute, face à l’assemblée (pour être précis, il est face à l’assemblée mais d’abord face au Christ symbolisé par l’autel). La prière universelle est rétablie, comme dans les premiers siècles. La Bible est davantage lue puisqu’une 2e lecture est ajoutée le dimanche, et que le cycle des lectures court sur 3 ans. De même, la Parole de Dieu sera écoutée aux baptêmes, mariages, etc. Le Missel, qui établit les règles et les prières de la messe, est révisé ; ce n’est pas la première fois puisque le Missel dit de Pie V, qui était alors en vigueur (promulgué en 1570, après le concile de Trente), avait déjà subi des modifications en 1604, 1634, 1914 et jusqu’en 1962… Quant au latin, le concile demande que son usage soit préservé, mais autorise les langues vernaculaires là où cela semble opportun.
Père Nicolas