Samedi 8 octobre, notre évêque nous avait conviés à un colloque sur la question du salut : comment annoncer aujourd’hui que Jésus nous sauve ? Trois intervenants ont livré leurs réflexions, dont je retiens les points suivants.
Jean-Guilhem Xerri nous a fait remarquer que nos contemporains attendent une forme de salut par la technoscience. Même si les transhumanistes sont peu nombreux, leur désir de «l’homme réparé – l’homme augmenté – l’homme transformé » imprègne les mentalités. Désir qui s’appuie sur une vision réduite de l’homme : ce n’est qu’un tas de cellules avec une mémoire… Certains ont cependant une autre attente, celle de leur épanouissement personnel. Ceux-là ont une vision plus développée de l’homme, à 2 dimensions : au corps s’ajoute le psychisme et ses affects. Mais ce n’est pas encore la vision chrétienne, qui est à 3 dimensions : corps, esprit (comprenant le psychisme) et âme. C’est l’âme qui donne à l’homme sa particulière dignité car c’est là où Dieu l’habite. Elle aussi a des besoins et des attentes, et seule la foi chrétienne annonce le salut de l’homme intégral.
Béatrice Guillon nous invita d’abord à reprendre conscience de la bonté de la vie (et à l’annoncer) : la vie n’est pas le simple fait du hasard et l’horizon de la mort ne la rend pas absurde, car chaque homme est voulu par Dieu et appelé par Lui à la Vie éternelle. Elle rappela ensuite qu’il est nécessaire de parler du péché et du démon, pour faire ressortir que l’homme ne peut pas s’en sortir seul. Et surtout, annoncer que Dieu s’est incarné, que Jésus nous a rejoints dans notre fragilité humaine et qu’il y a apporté la force d’amour de l’Esprit Saint ! Accueillir l’Esprit nous donne alors une liberté et une paix intérieures, permettant de surmonter les difficultés et de résister aux fausses sécurités de la richesse ou du pouvoir.
Le pasteur évangélique Gordon Margery, enfin, précisa que dans son Église, contrairement à ce qu’on entend parfois, le discours officiel n’est pas la « théologie de la prospérité », l’affirmation que Dieu fait forcément guérir et réussir le bon chrétien… Il ajouta que l’annonce du salut se faisait maintenant moins militante (dans la rue) et plus relationnelle : en invitant dans un groupe de partage ou d’aide aux plus démunis ou au culte, dont la convivialité est soignée.
A nous maintenant de témoigner que Jésus est le Sauveur ! Pas simplement un sage, libre par rapport aux préjugés de son temps, attentif aux exclus et secouant les bien-pensants ; il annonçait le Royaume de Dieu et il l’a ouvert par ses œuvres de miséricorde et sa passion. Il faut toujours contempler sa mort et sa résurrection : c’est un combat victorieux contre le mal, le péché, le démon et la mort. « Confiance, c’est moi, n’ayez plus peur ! » (Mt 14,27)
Père Nicolas