L’actualité n’en finit plus de nous annoncer des catastrophes naturelles… dont beaucoup ne sont pas si naturelles que ça puisqu’il s’agit en fait de conséquences du dérèglement climatique causé par les activités humaines modernes : incendies, tornades, canicules, inondations, nappes phréatiques anormalement basses, mais aussi la mer qui monte et grignote des terres, la biodiversité qui s’appauvrit et même le moustique-tigre qui envahit Châtillon. La maison brûle mais il n’est plus possible aujourd’hui de regarder ailleurs, pour reprendre la formule de Jacques Chirac. Et bien sûr, le fait que la maison brûle aggrave la pauvreté et crée des injustices et des conflits.

Ce constat alarmant ne doit pas nous conduire au désespoir car de nombreuses personnes ont entrepris de réagir : cf par exemple les initiatives soutenues par l’ONG Ashoka et rapportées dans La Croix L’hebdo du 10 septembre. Et surtout, nous avons l’Espérance que donne la Foi, la certitude que Dieu est présent et actif à nos côtés et qu’Il veut pour nous la Vie. Cette remarque n’est pas une échappatoire ! Au contraire : nous ne pouvons pas nous en remettre à la seule technologie pour trouver des solutions, car c’est elle qui a créé les problèmes. Il faut surtout revoir l’esprit dans lequel nous voulons que la technologie soit appliquée. L’enjeu est fondamentalement spirituel !

Je voudrais donc souligner que la réflexion chrétienne offre des pistes d’action pour notre temps. Notre empreinte écologique est trop forte (le « jour du dépassement » où nous avons consommé le capital naturel de 2023 est tombé le 2 août), la surconsommation actuelle n’est plus tenable ? Jésus disait déjà de ne pas nous préoccuper outre mesure du lendemain et que celui qui a deux vêtements devrait en donner un à celui qui n’en a pas (plutôt que d’en acheter un troisième). Notre trésor véritable est au Ciel, et dans notre cœur, pas dans notre compte en banque et nos possessions.

Dans la version des Béatitudes selon saint Luc, Jésus dit même : « Heureux, vous les pauvres, car le Royaume de Dieu est à vous. Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation ! » (Lc 6, 20). La sobriété devrait devenir le maître-mot de notre société si nous voulons limiter le dérèglement climatique mais ce n’est pas une mauvaise nouvelle : elle est même pour le croyant l’occasion d’avancer vers le Royaume de Dieu ! Les chrétiens devraient donc être au premier rang pour la construction d’une société plus humaniste que capitaliste.

Père Nicolas