C’est Pâques, nous fêtons la résurrection de Jésus : alléluia, il est vivant, il est vainqueur de la mort ! Et cet événement a bien sûr un retentissement pour nous : alléluia, Jésus est avec nous, tous les jours jusqu’à la fin du monde, son amour est plus fort que nos péchés, il nous délivre aussi de la mort ! Le salut que le Christ nous procure a deux facettes en effet : il nous touche aujourd’hui, par son pardon et le don de l’Esprit Saint ; mais il concerne aussi l’après, notre mort, ou plutôt notre résurrection. Car la résurrection de Jésus est directement la cause de la nôtre : « Nous proclamons que le Christ est ressuscité d’entre les morts ; alors, comment certains d’entre vous peuvent-ils affirmer qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? » s’interroge saint Paul (1 Co 15,55).
Jésus évidemment n’est pas n’importe qui, il est le Fils de Dieu ! Pâques est d’ailleurs une garantie supplémentaire de cela : si Dieu l’a ressuscité, c’est bien que Jésus est son Fils, comme il l’affirmait, et non un imposteur, ni même un simple prophète. On pourrait donc penser que l’événement pascal est unique, réservé au Fils. Pourtant, rappelons-nous : « Je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi. » (Jn 14,3) Si le Fils/Verbe s’est fait chair, c’est pour partager notre humanité jusqu’au bout et l’emmener ainsi au Père. Sa résurrection cause donc bien une brèche dans la mort. C’est d’ailleurs ce qui était déjà signifié dans les rappels à la vie de Lazare et de la fille de Jaïre ! Comme disait Jésus à Marthe, la sœur de Lazare : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. » (Jn 11,25).
Il y a cependant une différence entre la résurrection de Jésus et la nôtre : pour lui, dès le jour de Pâques, le tombeau est vide ; nous, nous avons des cimetières pleins… Mais nous ressusciterons avec un corps « spirituel » ou « glorieux », dit saint Paul, ce qui est davantage qu’une transformation de notre corps actuel. Nous aurons un corps nouveau, même s’il sera aussi en continuité avec celui-ci. Saint Paul prend l’image de la graine qui devient plante (cf 1Co 15,37). Ce n’est pas facile à imaginer, c’est sûr ! Mais finalement, nous serons comme Jésus : c’était bien lui qui se montrait à ses disciples, avec ses plaies, même s’il était capable d’apparaître et disparaître, dans un autre rapport à l’espace et au temps…
Alléluia, Jésus est ressuscité, il est pour nous source de Vie, il nous ouvre la Vie éternelle avec le Père dans l’Esprit d’Amour ! Nous ne sommes pas destinés au néant, au contraire notre vie connaîtra son accomplissement – son éclosion – au Paradis !
Père Nicolas