Le récit de la passion du Christ et de sa mort sur la croix est bouleversant. Pourquoi Jésus est-il mort ? Plusieurs réponses sont possibles, et présentes de fait dans l’Écriture.
1) Il est mort… parce qu’on l’a tué !
Jésus n’a pas voulu mourir et a même demandé à son Père que « cette coupe s’éloigne » de lui. Il est mort parce qu’on l’a tué. Les évangiles montrent comment sa parole et son comportement avaient fini par faire de Jésus un gêneur.
Certains avaient des motifs religieux d’en vouloir au Christ : ses prétentions leur paraissaient incompatibles avec la Loi. Jean note très explicitement : « C’est pourquoi les Juifs cherchaient à faire mourir Jésus, car non seulement il violait le repos du sabbat, mais encore il disait que Dieu était son propre Père, et il se faisait ainsi l’égal de Dieu » (Jean 5,18).
D’autres avaient des motifs plus stratégiques ou politiques. Les autorités en place ont dû profiter de l’occasion pour dissuader le peuple de se révolter contre l’occupant. Pour obtenir de l’administration romaine une sentence de mort à l’encontre de Jésus, elles l’ont présenté comme prétendant à la royauté et donc ennemi de l’empereur (Jean 19,12).
2) Il est mort « selon les Écritures » !
Mais cette première réponse est insuffisante. La mort de Jésus ne se réduit pas à la « liquidation » d’un gêneur. Car la vraie question est celle-ci : Si Jésus est le Fils de Dieu, comment peut-il mourir ? … et, qui plus est, d’une mort aussi infamante ? Ce n’est qu’à la lumière de Pâques que, peu à peu, toute la vie de Jésus prend un sens… y compris sa mort. En relisant tel ou tel psaume, et plus encore les descriptions du Serviteur et du juste souffrant (cf Isaïe 42 ; 49 ; 50 ; 53), les disciples entrevoient une cohérence, n’hésitant pas à dire que Jésus est mort « selon les Écritures ».
3) Il est mort « pour nous »
L’Écriture le dit et le répète : Jésus est mort «pour nous» ou « pour nos péchés ». Dans le texte grec du Nouveau Testament comme dans la traduction française, l’expression « pour nous » peut signifier « pour nous, en notre faveur » (ce qui semble être le sens le plus fréquent), mais aussi « à cause de nous » et encore « à notre place ». Toutes ces expressions montrent que Jésus meurt comme il a vécu : pour nous ! Sa mort est à comprendre par sa vie, une vie toute entière « donnée » : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jean 15, 13) ; « ma vie, nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne » (Jean 10,18) ; « Ceci est mon corps donné pour vous ! » (Luc 22,19). Et la vie de Jésus elle-même est à comprendre dans sa référence permanente à Dieu. Comme le dit admirablement la prière eucharistique n°4, Jésus est mort parce qu’il a voulu « nous aimer jusqu’au bout ».
Père Philippe Louveau, diocèse de Créteil
cf https://jesus.catholique.fr/