Il y a plusieurs manières d’aborder la fête de la Pentecôte ! On peut insister sur l’aspect personnel, l’Esprit que chacun reçoit, en particulier à son baptême, et qui peut susciter de véritables conversions et résurrections. Et on peut aussi développer la dimension communautaire, le fait que l’Esprit Saint anime l’Église et l’aide à ne pas être une simple institution humaine.
Nous n’avons pas à choisir entre ces deux dimensions : elles existent simultanément et même elles sont complémentaires ! L’Esprit souffle où il veut, il n’est pas enfermé dans l’Église et n’est pas réservé aux chrétiens, mais il conduit à Jésus, seul Médiateur entre Dieu et les hommes, et aussi à l’Église, ce Peuple qui garde vivante la Parole du Christ et qui célèbre ses sacrements. Inversement, l’Esprit qui rassemble les baptisés en l’Eglise ne gomme pas leur diversité, il en fait un Corps où chaque membre a sa singularité et son rôle propre. Ce sont les fameux charismes dont parle saint Paul : à l’un, l’Esprit donne la capacité d’enseigner, à l’autre, celle de diriger, à un troisième, le don de compassion, à tel autre encore, un talent missionnaire, etc. (cf 1 Corinthiens 12)
Toute la difficulté est justement d’articuler les deux dimensions, personnelle et collective… On retrouve ici en partie la réflexion sur la synodalité, dont il a été question en début d’année.
Un nombre important d’adultes et de jeunes vont recevoir ces jours-ci le sacrement de la Confirmation. Il s’agit de la confirmation de leur baptême, donc d’une démarche de foi, mûrement réfléchie, alors que leur baptême avait été demandé par leurs parents. Mais c’est aussi et d’abord Dieu qui confirme et développe le don de l’Esprit qui leur avait déjà été fait : « Donne-leur en plénitude l’Esprit qui reposait sur ton Fils Jésus », prie l’évêque. Et il précise : « Esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et d’affection filiale ; remplis-les de l’esprit d’adoration. » L’Esprit est multiforme et les dons de Dieu toujours surabondants !
Pourquoi est-ce l’évêque qui est le ministre habituel de la Confirmation ? Pour souligner la dimension ecclésiale, bien sûr. Le baptisé est membre de l’Église universelle, on attend donc concrètement du confirmé qu’il prenne une place active dans l’Église locale, que le prêtre et l’évêque gardent en lien avec les autres chrétiens. « Active », par la présence aux messes avec une foi vive et par un engagement – dans l’Église, pourquoi pas, mais surtout dans une vie droite et solidaire. « Vivez selon l’Esprit ! », résumait saint Paul. Cet Esprit qui nous communique l’Amour de Dieu et nous aide à résister au péché et à porter des fruits de paix, joie, douceur, maîtrise de soi, bonté, serviabilité, générosité… (cf Galates 5,22) Nous serons bienheureux et l’Église sera embellie !
Père Nicolas