Ça y est, les évêques ont réagi suite au rapport de la CIASE, la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise ! Les recommandations de la Commission ont été prises en compte. L'Eglise va devenir la "maison sûre" qu'elle aurait dû toujours être... même si les membres qui la composent sont toujours des pécheurs. Vous pourrez lire ci-dessous les décisions de la Conférence des évêques, lors de leur assemblée générale où ils ont travaillé avec des laïcs, dont des victimes d'abus.

Ce travail en commun fait d'ailleurs partie des remarques de la CIASE, et de nombreuses personnes aussi depuis longtemps : les évêques gèrent trop souvent les affaires de leur diocèse seuls, idem pour les curés en paroisse. Ils se privent ainsi des compétences des baptisés, et surtout cela ne fait pas droit au fait que tout baptisé est une "pierre vivante" de l'Eglise, qu'il peut et même qu'il doit en être un membre actif. On sait que le Concile de Vatican II a réformé la liturgie de manière à ce que tous puissent participer à la messe de manière "pleine, consciente et active", mais en fait, cela s'applique à la vie chrétienne en général : il n'y a plus un troupeau passif dirigé par des pasteurs, mais un peuple de disciples-missionnaires où certains ont un rôle particulier. En 1985, faisant un premier bilan du Concile 20 ans après, les évêques disaient qu'un de ses maîtres-mots était que l'Eglise est Communion, avant d'être une institution.

Le Pape François préfère parler de synodalité : c'est ensemble (syn en grec) que nous avançons sur le chemin (odos) de Dieu. Les évêques se retrouvent tous les deux ans environ en "synode" pour réfléchir autour du Pape sur les questions qui se posent : récemment, ils ont ainsi parlé de la famille (2014-2015) et des jeunes (2018). Par la volonté expresse du Pape, ces assemblées sont maintenant précédées par des consultations des chrétiens dans le monde entier. Mais François veut amplifier le mouvement et faire que les laïcs soient mieux associés à la bonne marche des diocèses et des paroisses.