Face à l’encyclique Fratelli tutti qui sera peut-être moins médiatisée pour le grand public, nous avons le devoir de faire l’effort de la recevoir, ce qui veut dire déjà de la connaître. S’il n’est pas question dans ces quelques lignes d’essayer de la résumer, on retiendra au moins qu’il faut la lire et la méditer comme se situant dans la continuité et en cohérence avec la précédente, Laudato si’, ce qui tombe bien en cette année où nous fêtons ses cinq ans. En fait, ce qui motive ces lettres du pape François c’est d’être à l’écoute de tout ce qui est vulnérable et qui souffre dans notre monde pour y répondre par la charité vécue de l’Évangile qui passe par prendre soin de la création comme de nos frères. François l’annonçait clairement dans Laudato si’ : il n’y a en fait qu’un seul cri qui doit nous interpeller : « la clameur de la terre » et « la clameur des pauvres » (LS N° 49). Car tout est lié, et il n’y aurait pas de sens à vouloir s’engager pour « la sauvegarde de la maison commune » (sous-titre de Laudato si’) si ce n’est pas pour y vivre dans « la fraternité et l’amitié sociale (sous-titre de Fratelli tutti).

Si nous sommes reliés à toute la création, nous sommes d’abord reliés aux autres êtres humains. Mais comment être reliés et bien reliés ? Le constat sévère du pape sur notre difficulté à vivre cela, est marqué par le contexte de la pandémie que nous vivons actuellement et qui est évoqué : il ne suffit pas d’être connecté pour vivre les liens de la fraternité. Si nous demeurons, sur le fond, fragmentés, incapables de nous unir, rien n’est possible, et en particulier pour répondre au défi sanitaire que nous vivons (n° 7).

S’il faut retenir une clé de lecture de Fratelli tutti, ce pourrait être au total celle de l’ouverture et de l’hospitalité. Bien sûr la fraternité doit être vécue auprès des plus proches. Mais il faut la vivre dans une vraie ouverture vers l’universel. C’est dans ce sens que François reprend cette notion qu’il avait forgée lorsqu’il était archevêque de Buenos Aires d’ « amitié sociale » : « L’amour qui s’étend au-delà des frontières a pour fondement ce que nous appelons ‘‘l’amitié sociale’’ dans chaque ville ou dans chaque pays. Lorsqu’elle est authentique, cette amitié sociale au sein d’une communauté est la condition de la possibilité d’une ouverture universelle vraie. » (n° 99). Puissions-nous donc nous laisser inspirer par cette encyclique pour vivre l’amitié sociale à Châtillon et dans notre communauté pour commencer.
Pourquoi aller à la messe ? C'est avec cette question que s'ouvre le Mooc (la formation internet) sur la messe. Mgr Rougé répond : "Parce que Dieu nous y invite !" La messe est un temps de rencontre avec Dieu, le moment que l'on prend pour se mettre à l'écoute de sa Parole et aussi l'occasion de recevoir cette nourriture spirituelle toute particulière qu'est l'Hostie consacrée, le Corps du Christ, le Pain de la Vie éternelle. On n'y va pas parce que l'Eglise en fait l'obligation aux baptisés... D'ailleurs, cette "obligation" (puisque le mot apparaît dans le Catéchisme) est de l'ordre du vital, et non du juridique : c'est aussi obligatoire que de manger et boire, celui qui ne va pas à la messe se prive d'un élément essentiel !